UBUjean-jacques viala
2009-10-17 17:45:26 UTC
CELA s'est passé en Angleterre, mais c'est l'image de ce qui nous attend
demain, l'image de ce qui se produit aux Pays-Bas où l'euthanasie légale
est officiellement "stabilisée", voire "en baisse", mais où la mise à
mort des personnes âgées et malades devient de plus en plus commune.
Un homme de 76 ans, Jack Jones, est mort en janvier 2006 à l'hospice (au
Royaume-Uni, il s'agit d'un centre de soins palliatifs) de Woolton
(Liverpool) au bout de quinze jours de retrait de toute nourriture et
hydratation. Sa veuve, Pat, vient de se voir octroyer une compensation
de 18 000 livres sterling par les autorités sanitaires qui, sans
reconnaître la responsabilité de la clinique Marie Curie, ont préféré
éviter ainsi la procédure judiciaire engagée par Mme Jones pour erreur
de diagnostic.
Jack Jones avait été soigné avec succès pour un cancer de l'estomac:
après deux chimiothérapies et l'ablation de l'estomac, il avait été
déclaré "en rémission" en 2005. Des douleurs dues à une infection de la
poitrine à la suite de son opération, et des difficultés pour manger
l'avaient cependant conduit à consulter et il avait été hospitalisé pour
cette raison. Une fois à l'hospice, sa condition avait empiré et il
avait été placé sur le "chemin de mort" défini par un protocole
développé par des médecins de Liverpool et qui rencontre l'approbation
du National Health Service britannique. Appelé Liverpool Care Pathway
(LCP) - "chemin de soins de Liverpool" - ce protocole prévoit qu'un
patient en phase terminale peut, sur décision du médecin, se voir priver
de
nourriture et d'hydratation, recevant seulement les "soins de confort"
au nombre desquels on compte la "sédation profonde permanente".
S'il paraît effectivement raisonnable de ne plus nourrir et hydrater une
personne qui est sur le point de mourir ou qui souffrirait exagérément
du fait de cette administration de nourriture, il faut bien comprendre
que la "sédation profonde" ne correspond pas à ces cas de figure. Elle
prend acte d'une situation jugée sans retour et met en place des
procédures qui ont pour issue nécessaire et prévisible la mort, qui est
recherchée pour elle-même. C'est ce que l'Eglise a qualifié d'euthanasie
par omission. Mais ces procédures n'entrent pas dans les statistiques
officielles de l'euthanasie, ce qui permet de la mettre en place sans
même la légaliser.
Jack Jones, assurait en l'occurrence Alison Coackley, médecin de la
clinique de Woolton et l'une des responsables du développent du LCP,
présentait une rechute de son cancer. Sans avoir été consultés, sans
même recevoir le moindre élément de diagnostic, sa femme et ses enfants
furent avisés que Jack allait être privé des soins élémentaires et
toutes leurs protestations et demandes furent brutalement rejetées:
notamment la demande de Pat qui à l'époque avait demandé qu'on vérifie
si son mari ne souffrait pas d'une pneumonie. Une autopsie devait
révéler que Jack Jones ne souffrait en aucun cas d'un cancer mais bien
d'une pneumonie qui aurait cédé devant un traitement antibiotique; selon
des rapports d'expertise, il aurait pu vivre au moins deux ans encore.
Des médecins de tout premier plan au Royaume-Uni avaient protesté au
mois de septembre contre le recours de plus en plus fréquent à ces
euthanasies déguisées: le LCP est appliqué dans plus de 300 hôpitaux et
560 maisons de soins et l'on parle déjà de 20 000 cas par an, dont une
partie concerne des personnes démentes, souffrant d'infarctus ou de
pneumonie mais en aucun cas en phase terminale. Dans de nombreux cas,
les proches reçoivent comme seule information le fait que leur parent
est "entré dans la phase mortelle".
Peter Millard, professeur émérite de gériatrie à Londres, avait déclaré:
"Le risque, tandis que cette pratique s'étend à travers le pays, est que
des personnes âgées souffrant d'affections chroniques comme Parkinson ou
de désordres respiratoires puissent être congédiés alors qu'elles
pourraient encore vivre un certain temps"; il accusait le gouvernement
de gérer la question de manière économique puisque nombre de lits de
gériatrie ont été fermés, l'idée étant de laisser les personnes âgées
mourir chez elles.
C'est, me semble-t-il, la logique des lois actuelles en France. Aussi
bien la loi Leonetti qui permet le refus des soins ordinaires en cas
d'absence d'espoir d'amélioration d'un patient gravement mais pas
mortellement malade, que le congé de fin de vie, qui permet de prendre
un congé rémunéré pour s'occuper d'un proche mourant, s'y inscrivent
parfaitement. Le congé de fin de vie voté en février est ainsi
sévèrement limité à trois semaines. Cela laisse au "traitement" le temps
d'agir ...
JEANNE SMITS dans l'indispensable Présent.
demain, l'image de ce qui se produit aux Pays-Bas où l'euthanasie légale
est officiellement "stabilisée", voire "en baisse", mais où la mise à
mort des personnes âgées et malades devient de plus en plus commune.
Un homme de 76 ans, Jack Jones, est mort en janvier 2006 à l'hospice (au
Royaume-Uni, il s'agit d'un centre de soins palliatifs) de Woolton
(Liverpool) au bout de quinze jours de retrait de toute nourriture et
hydratation. Sa veuve, Pat, vient de se voir octroyer une compensation
de 18 000 livres sterling par les autorités sanitaires qui, sans
reconnaître la responsabilité de la clinique Marie Curie, ont préféré
éviter ainsi la procédure judiciaire engagée par Mme Jones pour erreur
de diagnostic.
Jack Jones avait été soigné avec succès pour un cancer de l'estomac:
après deux chimiothérapies et l'ablation de l'estomac, il avait été
déclaré "en rémission" en 2005. Des douleurs dues à une infection de la
poitrine à la suite de son opération, et des difficultés pour manger
l'avaient cependant conduit à consulter et il avait été hospitalisé pour
cette raison. Une fois à l'hospice, sa condition avait empiré et il
avait été placé sur le "chemin de mort" défini par un protocole
développé par des médecins de Liverpool et qui rencontre l'approbation
du National Health Service britannique. Appelé Liverpool Care Pathway
(LCP) - "chemin de soins de Liverpool" - ce protocole prévoit qu'un
patient en phase terminale peut, sur décision du médecin, se voir priver
de
nourriture et d'hydratation, recevant seulement les "soins de confort"
au nombre desquels on compte la "sédation profonde permanente".
S'il paraît effectivement raisonnable de ne plus nourrir et hydrater une
personne qui est sur le point de mourir ou qui souffrirait exagérément
du fait de cette administration de nourriture, il faut bien comprendre
que la "sédation profonde" ne correspond pas à ces cas de figure. Elle
prend acte d'une situation jugée sans retour et met en place des
procédures qui ont pour issue nécessaire et prévisible la mort, qui est
recherchée pour elle-même. C'est ce que l'Eglise a qualifié d'euthanasie
par omission. Mais ces procédures n'entrent pas dans les statistiques
officielles de l'euthanasie, ce qui permet de la mettre en place sans
même la légaliser.
Jack Jones, assurait en l'occurrence Alison Coackley, médecin de la
clinique de Woolton et l'une des responsables du développent du LCP,
présentait une rechute de son cancer. Sans avoir été consultés, sans
même recevoir le moindre élément de diagnostic, sa femme et ses enfants
furent avisés que Jack allait être privé des soins élémentaires et
toutes leurs protestations et demandes furent brutalement rejetées:
notamment la demande de Pat qui à l'époque avait demandé qu'on vérifie
si son mari ne souffrait pas d'une pneumonie. Une autopsie devait
révéler que Jack Jones ne souffrait en aucun cas d'un cancer mais bien
d'une pneumonie qui aurait cédé devant un traitement antibiotique; selon
des rapports d'expertise, il aurait pu vivre au moins deux ans encore.
Des médecins de tout premier plan au Royaume-Uni avaient protesté au
mois de septembre contre le recours de plus en plus fréquent à ces
euthanasies déguisées: le LCP est appliqué dans plus de 300 hôpitaux et
560 maisons de soins et l'on parle déjà de 20 000 cas par an, dont une
partie concerne des personnes démentes, souffrant d'infarctus ou de
pneumonie mais en aucun cas en phase terminale. Dans de nombreux cas,
les proches reçoivent comme seule information le fait que leur parent
est "entré dans la phase mortelle".
Peter Millard, professeur émérite de gériatrie à Londres, avait déclaré:
"Le risque, tandis que cette pratique s'étend à travers le pays, est que
des personnes âgées souffrant d'affections chroniques comme Parkinson ou
de désordres respiratoires puissent être congédiés alors qu'elles
pourraient encore vivre un certain temps"; il accusait le gouvernement
de gérer la question de manière économique puisque nombre de lits de
gériatrie ont été fermés, l'idée étant de laisser les personnes âgées
mourir chez elles.
C'est, me semble-t-il, la logique des lois actuelles en France. Aussi
bien la loi Leonetti qui permet le refus des soins ordinaires en cas
d'absence d'espoir d'amélioration d'un patient gravement mais pas
mortellement malade, que le congé de fin de vie, qui permet de prendre
un congé rémunéré pour s'occuper d'un proche mourant, s'y inscrivent
parfaitement. Le congé de fin de vie voté en février est ainsi
sévèrement limité à trois semaines. Cela laisse au "traitement" le temps
d'agir ...
JEANNE SMITS dans l'indispensable Présent.
--
UBU
L'aventure coloniale est d'abord semailles de hautes techniques de travail.
Jean Brune
UBU
L'aventure coloniale est d'abord semailles de hautes techniques de travail.
Jean Brune